Naïm Kattan. L’amour une quête sans fin?

L’écrivain Naïm Kattan (à droite) en compagnie de son Éditeur, Antoine Del Busso, lors du lancement de son nouveau roman à la Librairie Gallimard de Montréal. [Photo: Elias Levy]

 

L’écrivain montréalais Naïm Kattan a lancé son nouveau livre, un recueil de nouvelles intitulé L’Amour encore, qui vient de paraître Aux Éditions Del Busso, à la Librairie Gallimard, sise sur le Boulevard Saint-Laurent.

Le réputé écrivain, éditeur et critique littéraire québécois, Jacques Allard, conversa à bâtons rompus avec Naïm Kattan autour de ce très beau recueil de nouvelles magnifiquement écrites.

“Naïm Kattan est l’un des plus grands nouvellistes de langue française. Ce fin observateur de la vie quotidienne est une sorte de sismographe. La qualité de son observation du monde contemporain est absolument stupéfiante. Naïm maîtrise à la perfection l’art de la nouvelle. La finesse de ses observations, la qualité de la narration de ses récits et la très grande précision et sobriété de ses nouvelles séduiront tous les amateurs de littérature”, a dit Jacques Allard.

L’Amour encore convie le lecteur à une exploration profonde de l’âme humaine et lui livre en filigrane une réflexion perspicace sur la quête éternelle de l’amour.

Dans ces nouvelles très captivantes, veufs, divorcés ou célibataires endurcis espèrent secrètement trouver la femme qui les comprendra enfin. Qu’elles aient vécu pour leur carrière ou pour leur famille, sûres d’elles ou vivant dans le regret d’occasions manquées, ces femmes ne ferment pas la porte à une nouvelle expérience. Les attentes sont parfois comblées, plus souvent non. Quel est donc le ressort qui pousse tous ces personnages, qui n’en sont pourtant plus à leurs premiers émois, à poursuivre leur quête? “L’amour encore et toujours”, répond Naïm Kattan. 

“Je considère que les nouvelles, qui ne sont pas un genre littéraire très courant, sont l’une des plus belles formes de l’écriture, expliqua Naïm Kattan. Moi, je suis un narrateur, je raconte des histoires, même quand j’écris des essais. Pour moi, écrire se résume à raconter des histoires. La nouvelle, par rapport à un roman, à une pièce de théâtre ou à un essai, a une forme très particulière: c’est un événement dans la vie d’une personne, ou de deux personnes, qui redonne un nouveau sens à leur existence grâce à une circonstance particulière. Dans un roman, il y a un prolongement du temps. Dans une nouvelle, on découvre toute une vie à partir d’un événement ponctuel.”

L’amour a toujours occupé une place prépondérante dans les oeuvres littéraires de Naïm Kattan.

“Le besoin d’amour est une chose essentielle dans la vie. S’il n’y a pas d’amour entre un homme et une femme, entre un fils et son père ou sa mère, entre un frère et une sœur, il n’y a pas de vie, estime Naïm Kattan. Tout amour est une naissance. Les personnages de mes nouvelles connaissent tous une deuxième vie et renaissent de nouveau. Parfois ça marche, parfois c’est un nouvel échec. Seul l’amour rétablit dans le réel ce qui est vivant.”

Écrivain, dramaturge, professeur associé de littérature à l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.) et critique littéraire au journal Le Devoir, Naïm Kattan est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages -romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre. Il est Officier de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre National du Québec, Chevalier de la Légion d’Honneur de France, que le Président Jacques Chirac lui a décerné en 2002, et Officier des Arts et Lettres de la République française. Il est membre de la Société Royale du Canada et de l’Académie des Lettres du Québec

En 2004, pour couronner l’ensemble de sa carrière et son oeuvre littéraire remarquable, le Gouvernement du Québec a décerné à Naïm Kattan sa plus haute distinction dans le domaine culturel, le prestigieux Prix Athanase-David. En 2006, l’Université Concordia lui a décerné un Doctorat Honoris Causa pour souligner sa contribution exceptionnelle à la société québécoise à titre de romancier, d’essayiste et de critique littéraire. En 2007, Naïm Kattan a été le premier récipiendaire du Prix Hervé Deluen, institué par décision de l’Académie Française pour récompenser un créateur culturel qui contribue efficacement à la défense et à la promotion du français comme langue internationale.