Solidarité entre des élèves Juifs et Haïtiens

Des étudiants de l’École Herzliah ont lu leurs textes publiés dans le livre “L’Un pour l’Autre” lors de la soirée de lancement de cet ouvrage. De gauche à droite: Maurice Chalom, coordonnateur de ce Projet littéraire, Benjamin Wolff, Eyal Derhy, Lauren Elkeslassy, Hélène Asseraf et Frantz Voltaire, Directeur des Éditions CIDIHCA.

Des élèves de Secondaire 4 et 5 de l’École Herzliah de Montréal et des élèves de classe de Première -l’équi­va­lent au Québec de la Première année de Cégep- de deux Lycées de Port-au-Prince, à Haïti, le Collège Canapé-Vert et le Collège Henri-Christophe, ont participé à un remarquable Projet littéraire commun: la publication d’un recueil de textes, magnifiquement illustré, évoquant la coopération et la solidarité qui ­unissent depuis longtemps la Communauté juive de Montréal et le peuple haïtien.

L’Un pour l’Autre, publié aux Éditions du CIDIHCA, est le titre de cette belle et poignante ode à l’amitié entre la Communauté juive et le peuple haïtien, fruit d’une réflexion et d’un engagement menés par des jeunes Juifs Montréalais, étudiants à l’École Herzliah, et des jeunes Haïtiens, élèves de deux Lycées de Port-au-Prince.

Maurice Chalom, spécialiste des questions interculturelles et des pro­blé­ma­tiques migratoires, a été l’initiateur et le coordonnateur de ce Projet littéraire et pédagogique.

Le Projet de concevoir ce livre de témoignages, portant sur la coopération et l’amitié entre la Communauté juive de Montréal et le peuple haïtien, a pris naissance dans la foulée de deux manifestations soulignant deux événements marquants: l’exposition remémorant une page d’Histoire oubliée, les actions menées par le gouvernement d’Haïti pour sauver des Juifs Allemands et Autrichiens de la barbarie nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, organisée en mars 2009 par le Centre International de Documentation et d’Information sur Haïti et la Caraïbe (CIDIHCA) et le Congrès Juif Québécois, et l’élan de soli­darité sans précédent qui mobi­lisa la Communauté juive de Montréal afin de porter secours au peuple haïtien à la suite du dévastateur séisme qui en janvier 2010 a détruit la quasi totalité des infrastructures et des habitations d’Haïti.

“En mettant l’accent sur la coopé­ra­tion, la solidarité et la paix entre la Communauté juive de Montréal et le peuple d’Haïti, nous voulions, à notre tour, rendre hommage à ces deux Collectivités qui, chacune à sa manière, firent preuve d’humanité l’une envers l’autre. Ce livre est avant tout un vibrant témoignage de fraternité entre des individus de bonne volonté. Tout autant un recueil de textes qu’un beau livre, L’Un pour l’Autre est le té­moignage de jeunes Juifs Montréalais et de jeunes Haïtiens désireux de bâtir un Monde meilleur regorgeant d’es­poir, de Projets prometteurs, de fraternité et de solidarité. Les Professeurs de Littérature et de Français des trois Écoles qui ont pris part à cette aventure littéraire ont initié leurs élèves aux textes fondamentaux relatifs à la coopération, à la solidarité et à la paix émanant des Organisations internationales, telles que les Nations Unies et l’UNESCO, de même qu’aux Chartes nationales et énoncés de politiques traitant de ces questions. Quel­que 80 élèves ont participé à ce Projet. Une quarantaine de textes ainsi qu’une vingtaine d’oeuvres visuelles ont été retenus pour constituer cet ouvrage”, précise Maurice Chalom.

Le lancement de ce livre a eu lieu le 23 mai dernier, Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, au Centre Gelber de la FÉDÉRATION CJA de Montréal. Quelque 150 personnes étaient présentes à cet événement.

“Ce n’est donc pas un hasard si, à l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, nous célébrons l’engagement et la philanthropie dont font preuve les jeunes auteurs et artistes qui ont conçu ce livre collectif. Car c’est bien de cela dont il s’agit. De philanthropie, d’amour et d’humanité. Car, loin d’être une affaire de charité, la philanthropie est avant tout une question de Justice. Cette oeuvre de Justice a pour objet la réparation du monde, son Tikun Olam, mot humble et glorieux qui dit le double refus de l’ordre des choses et de la fatalité. Il n’est guère abusif d’appeler Philanthropes ces jeunes Juifs et Haïtiens engagés qui s’emploient à améliorer le sort moral de leurs semblables. Oeuvre utile. Faut-il le rappeler?”, ajoute Maurice Chalom.

Sous la conduite de leurs Professeurs, Gustave Lazarre, du Collège Canapé-Vert de Port-au-Prince, Jean Joseph, du Collège Henri-Christophe de Port-au-Prince, Nabil Andraos et Maria Longueira, de l’École Herzliah de Montréal, ces jeunes auteurs, poètes et artistes relatent leur vision d’un Monde meilleur, basée sur leur refus du chaos et leur désir ardent de contribuer au Tikun Olam, c’est-à-dire à la réparation de notre Monde.

“Dans leurs textes, les collégiens Haïtiens évoquent avec perspicacité et une grande pudeur les épreuves très ardues qu’ils ont vécues à la suite du terrifiant séisme qui a ravagé leur pays: la mort de membres de leurs familles, l’horreur à son paroxysme, des scènes de destruction et de pillages… Dans leurs textes et illustrations, les étudiants Juifs Montréalais ont particulièrement mis l’emphase sur les notions capitales de solidarité envers un peuple en détresse, de partage, d’amour, de fraternité…”, spécifie Maurice Chalom.

 

Herzliah High School students and students from two schools in Haiti worked together using their writing and artwork to publish a book about the ways the Canadian Jewish community and Haiti have supported each other.