Élie Abitbol un grand leader rassembleur

Élie Abitbol

La Communauté sépharade vient de perdre l’un de ses grands leaders.

Élie Abitbol Z’.L.’ est décédé le 12 janvier dernier après un long et courageux combat contre la maladie.

Membre bâtisseur de la communauté sépharade du Québec et de ses principales institutions, Élie Abitbol était un leader communautaire entreprenant, visionnaire et perspicace très apprécié par ses pairs.

Élie Abitbol a été le président de deux institutions majeures de la communauté sépharade du Québec, l’École Maïmonide et le Centre Communautaire Juif du YM-YWHA. Il a été aussi, en 1979, le fondateur de la synagogue du Centre Communautaire Juif.

Son engagement communautaire remarquable débuta à la fin des années 50 au Maroc dans les rangs des Éclaireurs Israélites (E.I.), où il fut l’un des principaux leaders de ce dynamique mouvement scout juif.

Tous ceux et celles qui ont côtoyé Élie Abitbol, surnommé “Loulou” par ses amis, garderont de lui le souvenir indélébile d’un homme extrêmement affable, humble, discret et très généreux.

“Loulou était un homme de cœur qui aimait passionnément la vie, sa magnifique famille, sa communauté, le peuple juif, le séphardisme et Israël. Il a toujours été très fidèle en amitié. Il était avide de culture et de connaissances. Il était très attaché à sa synagogue, la Congrégation Or Hahayim. En dépit de la maladie qui l’a cruellement affligé ces dernières années, Loulou était toujours présent, en arborant son inégalable sourire, aux offices du Shabbat et des fêtes juives. Au niveau communautaire, où il s’est toujours impliqué avec distinction et une grande discrétion, il a laissé une marque inspirante pour les générations suivantes de bénévoles. Il a accompli un travail remarquable durant ses mandats de président de l’École Maïmonide et du Centre Communautaire Juif”, nous a dit son proche ami depuis soixante ans, Joseph Gabay, ancien président de la Communauté sépharade du Québec et du Congrès Juif Canadien-Québec.

Sidney Benudiz, ancien directeur général de l’École Herzliah et actuel directeur de l’École Maïmonide, évoque avec émotion l’admirable implication communautaire d’Élie Abitbol, qui fut au Maroc son chef scout dans le mouvement des Éclaireurs Israélites.

À la fin des années 80, Élie Abitbol assuma la présidence de l’École Maïmonide pendant quatre ans -deux mandats-.

“Élie Abitbol a été l’un des meilleurs présidents que j’ai vus œuvrer à l’École Maïmonide. L’une de ses grandes qualités de leader était son vigoureux esprit d’équipe. Il consultait toujours les membres de l’équipe professionnelle de l’École Maïmonide avant de prendre une décision finale. Il ne prenait jamais une décision de manière unilatérale. Loulou était un rassembleur avec qui le dialogue était facile. Il était toujours prêt à aider. Il était discret mais très efficace. Il avait une approche humaine basée sur l’écoute et le respect des autres. Il savait écouter les gens et être au service des gens”, se rappelle Sidney Benudiz.

Dans un message fort émouvant transmis à la famille d’Élie Abitbol, lu par Claude Chriqui lors de ses funérailles, le Rabbin Moïse Ohana -actuellement à l’extérieur du pays-, leader spirituel de la Congrégation Or Hahayim et ancien directeur des Études juives de l’École Maïmonide, loua les grandes qualités humaines et l’attachement viscéral au séphardisme de ce communautaire hors pair très aimé de tous.

“Loulou, le mari, le père, le grand-père, le frère, le communautaire de classe, le gentleman de cœur et de générosité, que nous avons tous connu et aimé et en compagnie de qui nous avons, les uns et les autres, mené de bien beaux projets, partagé de bien beaux moments d’amitié, de détente et de fierté. Loulou n’en aura pas moins mérité de nous. Il était la gentillesse même, la sincérité, le beau sourire, l’honnêteté dans la démarche et l’effacement de soi.”

Le Rabbin Moïse Ohana souligna le “dévouement exemplaire” de l’épouse d’Élie Abitbol, Liliane, et de ses trois fils, Carl, David et Ilan, durant les huit années où il a fougueusement combattu la maladie avec une opiniâtreté inouïe.

Le judaïsme et le séphardisme occupaient une place très importante dans la vie d’Élie Abitbol, rappela le Rabbin Moïse Ohana.

“J’ai travaillé à côté de Loulou pendant les quatre années où il a été président de l’École Maïmonide. Je ne dirai jamais assez combien notre judaïsme et notre séphardisme lui sont redevables et reconnaissants pour le support sans réserve qu’il a toujours accordé aux études juives et combien c’était pour lui la première des priorités que d’amener le plus grand nombre possible de nos enfants, garçons et filles, à vibrer, comme lui, pour la Torah, les enseignements de nos maîtres et notre vécu sépharade, tant à la synagogue qu’à la maison. Vibrer pour tout ce qui fait notre fierté et les fondements mêmes de notre identité juive et sépharade.”

Henri Elbaz, président de la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ), à l’extérieur du pays le jour des funérailles d’Élie Abitbol, a transmis aussi un message de condoléances à la famille de ce dernier, lu par David Bensoussan, dans lequel il souligne à quel point la communauté sépharade de Montréal est redevable à Élie Abitbol pour son admirable implication communautaire et son grand leadership.

Élie Abitbol laisse dans le deuil son épouse, Liliane, ses enfants, Carl, David et Ilan, son frère, Sidney, et sa sœur, Linda. Nous tenons à leur transmettre nos plus sincères condoléances.