Les mises en garde de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy

“Il n’y a pas de contradiction entre le progrès et l’Islam et il n’y a pas de fatalité entre l’Orient et l’Occident. La question essentielle du XXIème sera d’éviter une confrontation ouverte entre l’Orient et l’Occident.”

L’ancien Président de la France, Nicolas Sarkozy, exhorte les pays Occidentaux à régler une fois pour toutes le très épineux Dossier iranien afin d’éviter les risques d’embrasement dans le monde arabo-musulman. Selon lui, la principale clé de la solution du contentieux qui oppose depuis plusieurs années l’Iran islamiste de Mahmoud Ahmadinejad aux pays occidentaux se trouve en Syrie.

“Le régime de Mahmoud Ahmadinejad ne pourra pas survivre si le Président syrien, Bashar el-Assad, est évincé du pouvoir. Le renversement du régime de Bashar el-Assad affaiblirait considérablement le régime de Mahmoud Ahmadinejad”, a expliqué Nicolas Sarkozy aux quelque 1000 personnes qui sont venues l’écouter au Palais des Congrès de Montréal, où il était le conférencier d’honneur de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain.

Deux jours avant qu’il prononce cette conférence à Montréal, Nicolas Sarkozy était en Israël, où il a reçu un Doctorat Honoris Causa de l’Université de Netanya.

La question iranienne est indéniablement le plus grand casse-tête géopolitique auquel l’Occident est aujourd’hui confronté. Une question plus prioritaire et plus complexe que la crise avec la Corée du Nord ou les relations sulfureuses avec le Pakistan, estime-t-il.

D’après l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur, les prix des billets pour cette conférence, à la­quelle les médias n’ont pas été accrédités, se situaient entre 225 dollars pour les membres de la Chambre de Commerce du Mont­réal Métropolitain et 795 dollars pour les non-membres qui souhaitaient occuper l’une des 150 meilleures places et rapporter chez eux une photo individuelle avec Nicolas Sarkozy. L’auteur de cet article a été convié par une compagnie privée montréalaise.

Après son allocution d’une durée d’environ dix minutes, Nicolas Sarkozy répondit aux questions que lui posa l’ex-Ministre conservateur fédéral Michael Fortier.

D’après Nicolas Sarkozy, c’est le spectre d’une confrontation entre l’Occident et le monde arabe qui a poussé son gouvernement à prendre le leadership d’une intervention mili­taire en Libye.

“La population libyenne n’a pas accueilli les troupes françaises et des autres pays alliés occidentaux qui sont intervenus dans cette guerre en criant “mort aux Américains” et “mort aux Juifs”, mais en scandant “vive la liberté”. C’était la première fois depuis l’époque de Lawrence d’Arabie qu’un peuple arabe applaudissait l’arrivée d’Armées venues de l’Occident. Nous avons ainsi démontré à 1.5 milliard de Musulmans que nous, Occidentaux, n’étions pas les ennemis du monde arabo-musulman.”

En ce qui a trait à la question du terro­risme, Nicolas Sarkozy estime que “la seule position qui tienne est la position debout, la fermeté”.

“La France sait ce qu’elle doit faire. La France n’est pas plus menacée que les autres pays occidentaux parce qu’elle est résolue à lutter vigoureusement contre le terrorisme. Dans ce domaine, la fermeté doit être la seule politique des nations occidentales.”

En ce qui a trait aux perspectives futures de l’Europe, l’ex-Président français est plutôt optimiste malgré les difficultés énormes auxquelles les pays du Vieux Continent font face actuellement. 

“Je tiens à rappeler que l’Union Européenne est la garante de la paix dans le continent européen. Au cours des derniers siècles, l’Europe fut ravagée par des conflits très meurtriers. Six millions de Juifs ont été assassinés par les Européens et non par les Arabes…”

Pour ce qui est des perspectives éco­no­miques européennes, Nicolas Sarkozy est résolument convaincu que l’“Euro survivra” et que l’“Europe n’implosera pas”.

“L’Europe, l’Euro, c’est un tout. On défend le tout ou on ne défend rien. Quel parent sacrifierait un de ses enfants pour sauver les deux autres? L’Europe est une famille et la famille, ou on la défend, ou on l’abandonne.”

Le 23ème Président de la Ré­publique française ne croit pas que certains pays européens reviendront à leur monnaie nationale pour une raison très simple: ça ne change rien au fait que leur dette est libellée en Euros.

“Revenir à la monnaie nationale, c’est accepter une dévaluation de 30% à 40% de celle-ci. À la minute où un pays prendra cette décision, sa dette pourrait doubler ou tripler. Il n’y a aucun intérêt à faire ça.”

 

Former French president Nicolas Sarkozy recently spoke in Montreal as the guest of the Metropolitan Montreal Chamber of Commerce.