‘L’Aliya est un Projet très positif’

Jean-Charles et Claire Chebat

Jean-Charles Chebat et son épouse, Claire Gélinas Chebat, sont sur le point d’exaucer un voeu qu’ils caressaient depuis fort longtemps: leur Aliya.

Ces deux universitaires mont­réa­lais, qui ont pris leur retraite cette année, s’établiront définitivement en Israël à la fin de l’été.

Leur fils aîné, Daniel Chebat, chercheur en Neurosciences à la Faculté de Médecine de l’Université Hébraïque de Jérusalem, a fait son Aliya en 2010. Il épousera bientôt sa fiancée, une Israélienne d’origine éthiopienne. Jean-Charles et Claire Chebat espèrent que leurs deux filles, Myriam, actuellement Travailleuse sociale auprès de la Communauté Inuit de Kuujjuak, au Nunavik, qui parle couramment le français, l’anglais, l’hébreu, l’espagnol et le portugais, et Élise, actuelle­ment Stagiaire en Marketing dans une Compagnie américaine sise à Brooklyn, New York, qui parle couramment le français, l’anglais, l’hébreu et le japonais, les rejoindront prochainement en Israël.

“Être polyglotte, c’est certainement un grand atout pour réussir son intégration professionnelle en Israël”, estime Jean-Charles Chebat. 

Pour faire leur Aliya, les Chebat bénéficient du soutien logistique que leur prodiguent deux Associations qui encou­ragent les Juifs d’Amérique du Nord à s’établir en Israël: Nefesh B’Nefesh et The Association of Americans and Canadians in Israel.

Jean-Charles Chebat a enseigné pendant vingt-six ans à la Faculté de Gestion de l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.) et pendant dix-sept ans à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal (H.E.C.), où il a dirigé deux prestigieuses Chaires d’Études en Marketing. Il a été le premier Chercheur en Gestion à avoir reçu la plus haute Distinction décernée par la Société Royale du Canada -Institution dont il est membre élu depuis 1996: la Médaille Sir John William Dawson.  En 2004, le Gouvernement du Québec lui a décerné le prestigieux Titre de Chevalier de l’Ordre national du Québec.

Claire Gélinas Chebat a été Professeure pendant trente-trois ans au Département de Linguistique et de Didactique des Langues de l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.).

Les Chebat ont toujours été très impliqués bénévolement dans la Communauté juive de Montréal. Jean-Charles Chebat a été Président de la Campagne sépharade de l’Appel Juif Unifié de la FÉDÉRATION CJA.

Jean-Charles et Claire Chebat s’établiront à Haïfa, ville portuaire du Nord d’Israël où ils ont passé une année sabbatique en 1992.

“Cette année sabbatique à Haïfa fut délicieuse et des plus en­ri­chis­santes pour toute notre Famille”, se rappelle Claire Gélinas Chebat.

Durant cette année sabbatique à Haïfa, Jean-Charles Chebat fut Professeur invité à la réputée Faculté de Management de l’Institut Technion.

En 2004, Jean-Charles et Claire Chebat ont institué à l’Institut Technion de Haïfa une Bourse d’Étude, qui est décernée depuis à des étudiants des niveaux Maîtrise et Doctorat de la Faculté de Management de l’Institut Technion.

Dès leur arrivée en Israël, les Chebat suivront pendant six mois des cours intensifs d’hébreu dans un Oulpan, à Haïfa. Ils sont ravis de faire leur Aliya.

“Nous ne partons pas nous établir en Israël parce que nous n’aimons pas le Canada et le Québec ou parce que nous avons peur de vivre dans la Diaspora. Notre Aliya, qui est le fruit d’une décision mûrement réfléchie, est un Projet très positif et non un Projet de fuite. Ça fait plus de vingt siècles que nous, Juifs, ne cessons de répéter: “L’année prochaine à Jé­ru­sa­lem”. Ma Fratrie devait donc, tôt ou tard, exaucer ce voeu plusieurs fois millénaire”, lance Jean-Charles Chebat attablé dans sa paisible et chaleureuse résidence d’Outremont.

Au début des années 40, l’oncle maternel de Jean-Charles Chebat, Dov Barnir -son nom de naissance était Bernard Zylbershat-, quitta à 18 ans, contre l’avis de son père, sa Bruxelles natale pour immigrer clandestinement en Palestine, qui était alors sous la houlette de l’Angleterre.  C’est via le Liban et déguisé en Arabe qu’il débarqua en catimini en Palestine quelques années avant la création de l’État d’Israël.

“J’ai raconté récemment à la cinquantaine  d’Olim Hadashim qui feront leur Aliya   avec nous la saga sioniste mouvemen­tée et très audacieuse de mon oncle Dov.

Aujourd’hui, les Olim sont très privi­légiés. Israël les accueille  avec un tapis rouge. Notre mérite est ­l­imité quand on le compare à celui qu’avaient les immigrants qui ont débarqué en Israël dans les années 50 et 60”, dit Jean-Charles Chebat.

Pour Claire Gélinas Chebat, la retraite est certainement un “moment stratégique” pour faire l’Aliya.

D’après elle, les grandes me­­naces qui pèsent quotidiennement sur l’État d’Israël -les velléités nucléaires iraniennes, le terrorisme palestinien…- ne doivent pas décourager les Juifs à s’établir en Israël mais, au contraire, les inciter à concrétiser “ce grand pas dans la vie de tout Juif profondément attaché à la Terre de ses ancêtres”.

“L’Aliya est la manière la plus perspicace de répondre concrètement aux menaces lancinantes qui as­saillent Israël. En décidant d’aller vivre en Israël, nous contribuons modestement à renfor­cer le potentiel extraordinaire de ce pays très vaillant”, dit Claire Gélinas Chebat.

En Israël, les Chebat ­comptent demeurer actifs dans leurs champs universitaires respectifs. Jean-Charles Chebat a reçu des propositions de l’Université de Tel-Aviv et de l’Université Bar-Ilan pour enseigner le Marketing. Claire Gélinas Chebat souhaite continuer à publier dans des Revues universitaires des articles sur ses recherches dans le champ de la Linguistique.

 

In an interview, Jean-Charles Chebat and Claire Gélinas Chebat, both university professors who have been active in the community, talk about their decision to make aliyah.