Le Hockey professionnel selon David Ettedgui

David Ettedgui (à droite), Agent de The Sports Corporation, en compagnie du joueur vedette des Canadiens de Mont­réal, Brendan Gallagher.

Dans sa Communauté, David Ettedgui, 39 ans, marié et père de ­quatre enfants, est un leader dynamique, très dévoué et fortement apprécié par ses pairs. Il assume depuis 2012 la Présidence de la Congrégation Or Sépharade de Chomedey, à Laval.

Sur le plan professionnel, cet Administrateur chevronné exerce un métier atypique et des plus exigeants, pratiqué seulement par une poignée de personnes dans le monde: Agent de joueurs de Hockey professionnels.

Il oeuvre pour le compte de The Sports Corporation (T.S.C.), l’une des cinq plus importantes Agences mondiales de représentation de joueurs compétitionnant dans le monde du Hockey professionnel.

Établie à Edmonton, en Alberta, l’Agence T.S.C. défend les intérêts de joueurs renommés du Hockey professionnel au Canada, aux États-Unis et en Europe: Carey Price, Brendan Gallagher, Milan Lucic, Ryan Getzlaf, Josh Connolly, Keegan Kanzig, Joel Broda…

David Ettedgui est le premier Sépharade à travailler dans ce créneau du Sport professionnel très contingenté. Les Juifs pratiquant le même métier se comptent aussi sur le bout des doigts.

David Ettedgui a été entraîné dans le monde du Hockey par son proche ami Georges Laraque, ancien jouer vedette des Canadiens de Montréal. Il oeuvre depuis plusieurs années avec beaucoup d’entrain à améliorer la présence de l’Agence T.S.C. au Québec. Dans son portfolio, il a plusieurs joueurs de premier niveau de la Ligue Nationale de Hockey (L.N.H.), dont deux joueurs vedettes des Canadiens de Montréal, le très célèbre gardien, Carey Price, et le fulgurant attaquant, Brendan Gallagher.

Avant de pouvoir exercer ce métier, les candidats aspirant à devenir Agents de joueurs de Hockey évoluant dans la L.N.H. sont soumis à un processus de sélection très draconien. Ils doivent au préalable montrer patte blanche auprès de l’Association des Joueurs de la Ligue Nationale de Hockey (N.H.L.P.A.).

“La N.H.L.P.A. passe au peigne fin nos qualifications professionnelles. Elle vérifie aussi que nous n’avons pas d’antécédents judiciaires. Elle de­mande des références crédibles aussi bien professionnelles que personnelles. Par ailleurs, les candidats doivent démontrer une très bonne compréhension de la Convention collective de la N.H.L.P.A. -un Document très volumineux et très complexe contenant des centaines de clauses juridiques-”, explique David Ettedgui en entrevue.

Le niveau de violence, chaque année plus élevé, que l’on voit sur les patinoires est un sujet très sulfureux qui ne cesse de provoquer des controverses, y compris dans le monde du Hockey professionnel.

Dix anciens joueurs de la L.N.H. ont brisé dernièrement un silence historique en déposant un recours collectif où ils accusent la Direction du circuit de la L.N.H. d’avoir caché les effets dévastateurs des commotions cérébrales sur la santé des hockeyeurs grièvement bles­sés à la tête.

“C’est un grand problème qu’on n’est pas à la veille de régler, reconnaît David Ettedgui. Le jeu étant de plus en plus rude, les blessures sont de plus en plus graves. Aujourd’hui, les joueurs professionnels de Hockey sont de vrais ­athlètes très robustes qui patinent beaucoup plus vite que leurs confrères qui jouaient dans la L.N.H. dans les années 70 et 80. Le Hockey des années 2000 est synonyme de force et de rapidité physiques”, note-t-il.

Les équipements protecteurs sont aussi beaucoup plus “durs” que ceux utilisés dans le passé.

“Les équipements protecteurs destinés à résister aux chocs ont été considérablement renforcés et durcis. Ceux-ci sont devenus presque des armes fatales. Avant, les protecteurs des ­coudes étaient confectionnés avec du cuir souple. Aujourd’hui, ces pro­tecteurs sont aussi durs qu’une planche de bois. La vitesse fou­dro­yante avec laquelle un joueur entre dans une zone de jeu et le fait que ce dernier peut frapper un autre joueur au visage ou à la tête avec quelque chose d’aussi dur qu’une batte de baseball, en l’occurrence un protecteur du coude, provoquent souvent des chocs très violents qui peuvent causer des blessures graves et très dommageables pour la santé physique d’un joueur.”

Des milliers de jeunes Québécois et Canadiens rêvent de jouer un jour dans la L.N.H. Mais, il ne faut pas se leurrer!, met en garde David Ettedgui. Ce rêve ne se concrétisera que pour une toute petite poignée de jeunes joueurs.

“Les statistiques sont très éloquentes. Seulement 1 jeune sur 1000 jouant sur une base régulière au Hockey deviendra un jour un joueur de la L.N.H. Cette dure réalité s’applique aussi aux joueurs évoluant dans les Ligues majeures en dessous d’un ou deux niveaux de la L.N.H., telle que la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec, qui est le niveau Junior le plus élevé au Canada.”

Souvent, les attentes des parents “inquiètent” beaucoup plus David Ettedgui que celles de leurs rejetons.

La première question que ce dernier pose aux parents souhaitant que leur enfant fasse une carrière professionnelle dans le monde du Hockey est : “Quelle importance accordez-vous aux études de votre enfant ?” Lorsque la réponse est sans ambiguïté -“Les études ne sont pas prioritaires pour nous”-, David Ettedgui met brusquement fin à l’entretien.

“C’est malhonnête de faire miroiter à un jeune une carrière professionnelle dans le monde du Hockey qui a très peu de chances de se concrétiser un jour, dit-il. Pour nous, les études d’un jeune aspirant à devenir un joueur de Hockey dans la L.N.H. sont  ultra-priori­taires. Nous disons aux jeunes: concentrez-vous 70% sur vos études et 30% sur votre pratique du Hockey. Si vous ne réussissez pas à devenir un joueur de Hockey professionnel, vous aurez toujours la chance de pratiquer un autre métier dans votre vie. Mais pour mettre en oeuvre ce Plan B, vous avez abso­lument besoin d’avoir un bon bagage académique. Ne bousillez pas votre avenir, ni votre vie !”

David Ettedgui a été l’un des Lauréats des “Promies Awards” 2013, un Prix décerné par la Chambre de Commerce juive de la FÉDÉRATION CJA en partena­riat avec la firme Richter pour reconnaître le talent, le dynamisme, la créati­vi­té et le vigoureux esprit communautaire de jeunes entrepreneurs montréalais.

 

In an interview, David Ettedgui, president of Congrégation Or Sépharade de Chomedey, talks about his job as an agent for professional hockey players.