La musique de Tessala à l’heure de l’interculturalisme

Les membres de l’ensemble musical Tessala. De gauche à droite: Nathaniel Huard, Samuel Bonnet et Khalil Moqadem. Marc-André Laliberté Photo

À l’heure du vivre-ensemble et de l’interculturalisme, l’ensemble musical Tessala se distingue particulièrement par son approche artistique originale et son aptitude à forger une symbiose entre divers genres musicaux.

Fondé en 2016 par trois musiciens montréalais provenant d’horizons culturels variés —Samuel Bonnet, un guitariste d’origine franco-israélienne, Nathaniel Huard, un percussionniste québécois “pure laine”, spécialiste du riqq et du bendir, et Khalil Moqadem, natif du Maroc, spécialiste du oud et du violon—, l’ensemble Tessala s’est fixé comme objectif d’explorer simultanément des univers musicaux hétéroclites.

Tessala est un groupe qui revisite les grandes pages de certains répertoires traditionnels et classiques. Il puise notamment ses inspirations des mélodies traditionnelles arabo-andalouses, ainsi que des mélodies juives des époques médiévale et baroque, allant même jusqu’à se réapproprier des airs du folklore québécois. Le principal objectif de l’ensemble Tessala est d’explorer certains volets artistiques enracinés dans la tradition et les présenter au public sous une forme contemporaine tout en respectant l’esthétique traditionnelle”, expliquent Samuel Bonnet, Nathaniel Huard et Khalil Moqadem dans le texte de présentation mis en ligne sur le site Web de leur groupe musical: www.samuelbonnetguitar.com/ensemble-tessala/

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Les trois musiciens de Tessala ont des parcours musicaux respectifs prolifiques.

Brillant guitariste et compositeur, Samuel Bonnet partage son temps entre deux passions: la musique classique et le jazz. Il a été formé à la guitare classique par des grands maîtres de cet instrument. Il mène depuis trois ans un projet personnel dans lequel il mélange toutes ses influences musicales: classique, jazz, musiques latines et judéo-orientales. Il a donné des récitals et des concerts au Canada, en France, aux États-Unis et en Israël. Il enseigne la guitare classique dans plusieurs institutions scolaires et universitaires.

Spécialiste chevronné des musiques classiques savantes du Moyen-Orient, Nathaniel Huard est passionné par la musique orientale qu’il a étudiée en Syrie, en Turquie, aux États-Unis et en Colombie-Britannique auprès de maîtres renommés. Il se produit régulièrement sur la scène artistique montréalaise avec trois ensembles musicaux: Zaman, Essence Yéménite et Ana Masri. Il a participé à plusieurs festivals de musique montréalais, tels que le Festival du Monde Arabe, Orientalys, le Festival syrien, le Festival Sefarad, et au Festival des traditions du monde de Sherbrooke.

Diplômé du Conservatoire de musique du Maroc et spécialiste des musiques arabo-andalouse, marocaine et orientale, Khalil Moqadem excelle au oud et au violon. Cofondateur de l’Orchestre andalou de Montréal et de l’ensemble musical Association Soleil de l’Andalousie de Montréal (ASAM), dont il est le directeur artistique depuis sa création en 2011, il a participé à de nombreux festivals et manifestations musicales au Maroc, en Europe et en Amérique du Nord.

Samuel Bonnet espère que le travail musical de l’ensemble Tessala contribuera au rapprochement interculturel.

“Notre but est d’ouvrir un peu les frontières à travers la musique, qui a toujours été un puissant instrument de paix et de rassemblement entre les peuples. Le mélange de mélodies juives, de mélodies orientales et de mélodies québécoises nous permettra certainement de sillonner des territoires musicaux divers symbolisant des pans importants de ces trois traditions culturelles. Nous nous intéressons aussi indirectement à la musique liturgique de ces traditions. La musique et la religion ont toujours été très liées. Nous intégrerons aussi dans notre répertoire musical des œuvres d’illustres musiciens classiques, tels que Bach et Beethoven”, explique Samuel Bonnet.

Pour Khalil Moqadem, la mission principale de l’ensemble Tessala n’est pas le rapprochement interculturel mais la recherche d’une nouvelle forme de musicalité originale et belle.

“Nous sommes en quête de nouvelles sonorités et expressions musicales via l’interprétation de musiques appartenant aux riches traditions juive, orientale et québécoise ainsi qu’au large répertoire de la musique classique. Tant mieux si notre travail musical favorise une convergence interculturelle. On ne peut que se réjouir que la musique soit un véhicule de paix et de coexistence harmonieuse”, nous a dit Khalil Moqadem.

Tassala a déjà donné plusieurs concerts, notamment au Small World Music Center de Toronto. Le groupe a aussi participé au concours musical Vitrine MUZ, qui s’est tenu à l’Astral, à Montréal, où il s’est classé honorablement.

Ses prochains concerts: le 26 janvier, à 19 h 45, au Temple Emanu-El-Beth Sholom, 4100, Sherbrooke Ouest, à Westmount; le 27 janvier, à 19 h 30, à l’Église St. Columba by-the-Lake, 11, avenue Rodney, à Pointe-Claire; le 16 mai, à 19 h 30, un concert-conférence sur les musiques du Maghreb à la Bibliothèque publique juive, 5151, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Montréal.