Le nouveau laboratoire de langues de l’École Akiva

L’enseignante Cindy Fiata supervisant des élèves dans le nouveau laboratoire de langues de l’École Akiva. (École Akiva photo)

L’École Akiva, qui a toujours tablé sur l’excellence académique, vient d’inaugurer un laboratoire de langues utilisant une technologie avant-gardiste.

C’est le premier laboratoire du genre dans une école élémentaire au Québec.

L’École Akiva est une école primaire, sise à Westmount, accueillant 303 élèves et offrant des programmes éducatifs depuis la maternelle jusqu’à la 6e année.

Ce laboratoire de langues est un espace d’apprentissage unique qui permet aux élèves de se familiariser, à leur propre rythme, avec les rudiments d’une langue et d’explorer ses diverses dimensions à deux, en petits groupes, ou en tête-à-tête avec l’enseignant, en utilisant une plate-forme informatique dernier cri.

Celle-ci a été conçue par la firme québécoise Robotel, chef de fil mondial dans la technologie éducative. Les enseignants d’Akiva, qui ont suivi une formation chez Robotel pour apprendre à utiliser cette plate-forme informatique, sont en charge de l’élaboration des programmes pédagogiques qui seront proposés aux élèves par le truchement de celle-ci.

De gauche à droite: Brad Kaplin, superviseur du laboratoire de langues de l’École Akiva, Magali Sauves, directrice des études françaises et du laboratoire de langues, et Cindy Fiata, animatrice des programmes pédagogiques offerts dans le laboratoire de langues. (CJN photo)

Le logiciel de laboratoire de langage numérique SmartClassMD conçu par Robotel est utilisé dans le monde entier dans les laboratoires où l’on enseigne une langue seconde.

Pour l’instant, le laboratoire de langues de l’École Akiva proposera un programme unique en français. Il accueillera des groupes de 12 élèves, supervisés par leur enseignant. Objectif: améliorer les compétences linguistiques orales d’une manière attrayante par le biais d’exercices audio-visuels favorisant la conversation entre les élèves et entre ces derniers et leur enseignant.

Un projet pilote a été mené avec succès auprès des élèves de la 5e année.

Sur un des murs du laboratoire trône une imposante image de la ville de Québec; sur un autre, une sublime photo de la Tour Eiffel de Paris, et sur un autre, l’image d’un grand drapeau d’Israël flottant au vent.

“Les photos ornant les murs de notre laboratoire nous rappellent les compétences de notre programme d’enseignement. La ville de Québec: la langue et la culture québécoises; la Tour Eiffel: la langue française; le drapeau d’Israël: la diversité culturelle”, explique Magali Sauves, directrice des études françaises et du laboratoire de langues de l’École Akiva.

Des élèves dans le laboratoire de langues de l’École Akiva.

Quand nous l’avons rencontrée, cette éducatrice chevronnée venait de déposer sa thèse de doctorat en éducation à l’Université de Montréal.

Des études scientifiques rigoureuses ont démontré que la seule façon d’apprendre une langue efficacement, c’est de s’y immerger pour la pratiquer, rappelle Magali Sauves.

“Savez-vous combien de temps, dans le cadre d’une classe traditionnelle, chaque élève parle une langue, dans n’importe quel pays? Environ 20 secondes, pour chaque période de cours. Ce n’est certainement pas de cette manière qu’un élève pourra apprendre le français ou une autre langue. Il ne faut pas oublier qu’il existe une corrélation étroite entre l’expression orale, l’écriture et la lecture. L’expression est ce qui vient en premier. Les bébés commencent d’abord à parler. C’est la base, le fondement, de tout. Si vous n’avez pas la capacité de communiquer en français, ou dans une autre langue, vous allez avoir un déficit important en lecture et en écriture. C’est donc très important pour nous de raffermir les bases de la communication orale de nos élèves.”

Pour l’École Akiva, l’excellence dans l’enseignement du français a toujours été une grande priorité.

“Nous tenons absolument à ce que nos élèves apprennent à parler couramment le français. C’est aussi le souhait de leurs parents. C’est leur porte d’entrée sur la culture et la société québécoises. Dans notre nouveau laboratoire de langues, dans le cadre de leur cours de français, nos élèves pourront, deux fois par semaine pendant 45 minutes, améliorer leur expression orale en français.”

Les élèves visionneront des vidéos, écriront des textes, participeront à des quiz, les commenteront ensuite oralement, feront des exercices de prononciation… Ils converseront à deux, en groupe ou en tête-à-tête avec leur enseignant.

“La plate-forme informatique Robotel permet aux élèves d’accomplir plusieurs tâches pédagogiques: enregistrer, visualiser, faire des exercices, s’auto-évaluer… Ainsi, les élèves ne sont pas en situation passive, mais en situation de production. On pense souvent que la production c’est seulement l’écriture. C’est produire aussi un discours. C’est l’un des buts des exercices que nous proposerons à nos écoliers dans notre laboratoire de langues”, explique Magali Sauves.

La plate-forme de Robotel a été conçue de manière à ce que les élèves puissent continuer leur apprentissage à la maison de manière interactive.

“Les parents sont aussi des partenaires majeurs dans ce processus d’apprentissage constant. Ils veilleront à ce que leurs enfants continuent à faire des exercices à la maison afin d’améliorer leur capacité d’élocution en français”, précise Magali Sauves.

Des élèves participant à une séance d’expression orale dans le laboratoire de langues de l’École Akiva. (École Akiva photo)

Dans un deuxième temps, ce laboratoire de langues servira aussi à l’apprentissage de l’hébreu.

L’École Akiva a été la pionnière du programme éducatif TaL Am, élaboré par une enseignante de cette institution, Tova Shimon. Celui-ci permet l’apprentissage de la langue hébraïque et le développement des connaissances du patrimoine juif d’une manière rigoureuse, efficace et rapide.

“L’hébreu est une langue importante dans le curriculum pédagogique d’Akiva. Notre laboratoire de langues permettra aussi à nos élèves d’améliorer leur hébreu oral en s’appuyant sur le programme TaL Am.”

La contribution des professeurs de l’École Akiva à ce projet est fondamental, explique Magali Sauves. Ces derniers auront la responsabilité de créer le matériel didactique, adapté aux besoins des élèves et répondant aux exigences du programme du ministère de l’Éducation du Québec, qui sera utilisé dans le laboratoire de langues.

“Nous avons la chance d’avoir dans notre école des professeurs de très grande qualité qui sont capables de tirer de notre vaste programme d’enseignement des situations d’apprentissage quasiment infinies tout en prenant en considération les besoins de nos élèves”, dit Magali Sauves.

Lors de notre visite du nouveau laboratoire de langues d’Akiva, nous avons rencontré deux professeurs chargés de la supervision du fonctionnement de celui-ci: Brad Kaplin, ingénieur de formation, et Cindy Fiata, détentrice d’une maîtrise en didactique, spécialisée en littérature jeunesse.