Il est écrit dans le traité de Pesachim: Rav Shizvi dit:
La nourriture d’une personne est difficile à lui être fournie, telle que la séparation de la mer rouge.

Cette affirmation est source de controverse. Premièrement, comment est-il possible qu’une action soit difficile pour Dieu? Deuxièmement, à ce sujet, le Rashbam explique que l’intention du commentaire est de comparer la nature miraculeuse de la séparation de la mer et des moyens monétaires. Donc, quel est le lien? Pour répondre aux deux questions, il faut savoir que la mer représente un dévoilement de la gloire divine, tel que le démontrent les versets des psaumes et les paroles de Chazal. Par exemple, le Psaume 107:27, qui décrit les va-et-vient d’un navire qui erre en pleine mer. Ou bien, dans le traité Kiddushin page 82a, où il est écrit que tous les marins sont pieux, car ils sont constamment en prière afin que Dieu les protège en pleine mer. La mer donc représente une forme plus dévoilée de l’imminence de la puissance divine, alors que, sur la terre ferme, le rythme de la nature nous masque les actions du Créateur. En effet, lorsque Moshé voulait que la mer s’ouvre, le Midrash dit que l’ange de la mer ne voulait pas acquiescer à son souhait. L’ange a compris que l’ouverture de la mer symboliserait un affaiblissement de la puissance divine. C’est pour cela que l’on dit que l’ouverture de la mer était laborieuse pour Dieu car, ce faisant, l’honneur divin fut compromis. Toutefois, Dieu a vu que dans ce cas ce sacrifice était requis pour le bien de son peuple. Pareillement, quand une personne cherche à être nourrie, elle est dépendante de Dieu. Toutefois, Dieu juge qu’il est préférable de mettre son honneur de côté pour nourrir son peuple afin qu’il puisse lui amener un plus grand honneur. C’est la raison pour laquelle les deux miracles sont comparables. C’est la leçon que l’on doit en tirer. Dieu préfère abdiquer son honneur pour protéger son peuple. Nous devons donc nous assurer que l’honneur de Dieu ne restera pas compromis. Pour ce faire, il faut agir de manière honorable et digne à Dieu.