La passion médicale du Dr Tsafrir Vanounou

“Le Dr Tsafrir Vanounou est un jeune chirurgien oncologue épatant. Il est une figure montante dans le domaine de la chirurgie oncologique au Québec et au Canada.

Dr. Tsafrir Vanounou

C’est un privilège pour moi de travailler avec un chirurgien aussi dévoué et aussi compétent professionnellement”, nous a confié un éminent chirurgien de l’Hôpital Général Juif de Montréal, le Dr Jacob Garzon, qui a supervisé la formation chirurgicale du Dr Tsafrir Vanounou.

Le Dr Tsafrir Vanounou est né en Israël. Sa famille s’est établie à Mont­réal quand il avait 4 ans. Ce chirurgien oncologue affable et chaleureux, âgé de 38 ans, a un curriculum académique et un parcours professionnel très impressionnant.

Diplômé de l’École Maïmonide et du Collège Marianopolis, où il a complété ses Études collégiales, le Dr Tsafrir Vanounou a ensuite poursuivi des études supérieures à l’Université McGill, où il obtenu un Diplôme en Psychologie. Admis à la Harvard Medical School, après une sélection très rigoureuse, il a étudié la Médecine pendant huit ans dans cette prestigieuse institution universitaire américaine, dont cinq ans en Résidence. Le Dr Tsafrir Vanounou est aussi titulaire d’un M.B.A. (Maîtrise en Administration des Affaires) de l’Uni­ver­si­té Harvard. Il a travaillé pendant une année dans le Département du Développement de la firme pharmaceutique Novartis. Il a ensuite poursuivi sa formation médicale au Centre Médical de l’Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où il s’est spécialisé en chirurgie oncologique et en chirurgie hépatobiliaire -chirurgie par laparascopie et par robotique des cancers du pancréas et du foie. Depuis 2010, il est chirurgien oncologue à l’Hôpital Général Juif et Professeur adjoint de Chirurgie à l’Université McGill.

Qu’est-ce qui l’a motivé à revenir vivre à Montréal ?

“Moi et mon épouse, Patricia, voulions élever nos quatre enfants à Montréal, une ville extraordinaire où vivent nos familles respectives et où il y a une Communauté juive merveilleuse et très dynamique. Notre cadre familial, nos amis, notre milieu communautaire… sont très importants pour nous. Nous avons retrouvé à Montréal une qualité de vie exception­nelle qui existe rarement ailleurs”, nous a dit en entrevue le Dr Tsafrir Vanounou.

Il a décidé de poursuivre sa carrière médicale à l’Hôpital Général Juif de Montréal parce que le Département d’Oncologie de cette institution est “un Centre d’excellence pour le traitement des cancers réputé mondialement”.

L’Hôpital Général Juif est l’un des trois Hôpitaux au Canada -les deux autres Hôpitaux sont localisés à Vancouver et à Edmonton- à s’être dotés d’un Robot chirurgical de la toute dernière génération, appelé Da Vinci, dont le côut est d’environ 4 millions de dollars.

Le système opérationnel du Da Vinci est composé d’une console -do­tée d’un viseur stéréo tridimensionnel à Haute Définition -HD-, de deux leviers de commande et de cinq pédales- reliée à un Robot mobile possédant quatre bras articulés, à l’extré­mité desquels sont disposés les instruments opératoires et une caméra endoscopique à haute résolution. Le chirurgien peut manipuler les bras du Robot avec un degré de précision difficile à atteindre au cours d’une chirurgie laparascopique traditionnelle.

“La robotique en chirurgie est un procédé révolutionnaire qui permet de pénétrer dans le corps du patient par de petites incisions et d’opérer des parties d’un orga­nisme humain qui étaient avant inattei­gnables. La chirurgie par robotique, qui est une extension de la chi­rurgie laparascopique, est moins invasive et moins douloureuse qu’une chirurgie traditionnelle. Les incisions sont plus petites. Le patient se rétablit plus rapidement”, explique le Dr Tsafrir Vanounou.

Le Robot Da Vinci est-il fréquemment utilisé par les chi­rurgiens oncologues de l’Hôpital Général Juif?

“Ce Robot est une nouvelle technique en voie de perfectionnement. Actuellement, la majorité des patients devant être opérés d’un cancer su­bissent une chirurgie traditionnelle, précise-t-il. Environ 50% des chirurgies oncologiques sont faites par laparoscopie et 10% seulement par robotique. Mais, à l’Hôpital Général Juif, nous sommes conscients que la chi­rurgie par Robot est le procédé opératoire de l’avenir. C’est pourquoi l’Hôpital encourage ses chirurgiens oncologues à développer leur expertise dans ce domaine chirurgical très prometteur.”

En cette deuxième décennie du XXIe siècle, les statistiques sont effrayantes: le cancer est devenu un grand fléau qui tue chaque année des millions de personnes dans le monde. Peut-on réellement parler de “progrès importants” dans la lutte contre le cancer?

“Dans le traitement du cancer du côlon, les avancées médicales ont été énormes ces vingt dernières années. Les méthodes de prévention, les techniques de chi­rurgie et les traitements de chimiothérapie permettent aujourd’hui de guérir la majorité des cancers du côlon.”

Malheureusement, poursuit-il, dans le cas du cancer du pancréas, “les résultats ne sont pas aussi encourageants, en dépit des avancées médicales réalisées aussi dans ce domaine”.

Le cancer du pancréas représente la 5ème cause de décès par cancer dans les pays industrialisés. Il touche plutôt les hommes en général âgés de plus de 50 ans. Ce cancer atteint presque toujours la partie de la glande qui sécrète les enzymes digestives. Il s’agit d’une tumeur très grave dont les chances de guérison sont faibles car généralement lorsque les symptômes apparaissent, la tumeur a déjà évolué et ne peut pas être extirpée. Souvent, la tumeur a déjà formé des métastases dans les ganglions lymphatiques voisins, voire dans le foie ou d’autres organes.

“La méthode de prévention uti­li­sée pour le cancer du côlon n’est pas applicable pour déceler un cancer du pancréas”, explique-t-il.

En ce qui a trait au cancer du foie, il peut être guérissable si celui-ci est à un stade primaire, notamment lorsqu’il s’agit d’un cancer du côlon qui s’est propagé au foie.

Le Dr Tsafrir Vanounou a pratiqué la chirur­gie oncologique dans de prestigieuses institutions médicales américaines dotées des infrastructures et des appareils médicaux les plus sophistiqués. Lui arrive-t-il de regretter d’avoir quitté le cadre médical américain?

““Regret” est un mot assez complexe. Il est indéniable qu’aux États-Unis, un médecin ou un chirurgien oncologue exerce son métier dans un cadre médical disposant des instruments médicaux de pointe dernier cri. Le système de santé au Québec et au Canada est mal en point. Les médecins canadiens ont le même niveau de formation et de compétences professionnelles que les médecins américains. Je le sais très bien car j’ai travaillé plusieurs années dans des Hôpitaux américains. Au Québec et au Canada, les médecins ne disposent pas de tous les outils et ressources nécessaires pour prodiguer à leurs patients le même niveau de soins dispensés dans les Hôpitaux améri­cains. C’est une situation très frustrante pour les médecins, et pour les patients aussi. Au Québec et au Canada, une personne atteinte d’un cancer devra attendre en moyenne deux à trois mois avant d’être opérée. C’est une situation difficilement acceptable.”

En conversant à bâtons rompus avec le Dr Tsafrir Vanounou, on se rend vite compte qu’il est très passionné par son métier.

“Oui, je suis passionné par mon travail, admet-il avec une grande humilité. Je fais des chirurgies très complexes. J’aime relever ce grand défi. Ce qui me rend le plus heureux dans mon métier, c’est d’aider du mieux que je peux un patient, même si sou­vent, malheureusement, je sais que je ne pourrai pas le guérir. Lui donner un peu d’espoir, c’est très important pour moi. Quand une personne vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’un cancer, elle est terrifiée et profondément bouleversée par cette horrible nouvelle. Elle est dévastée physiquement et psychologiquement. Deux ou trois jours après son opération, ce patient commence à marcher… Quand je le revois dans mon bureau, son sourire est le plus beau cadeau du ciel qu’on puisse me faire.”

Quel conseil le Dr Tsafrir Vanounou prodiguerait-il à un jeune souhaitant faire une carrière médicale ?

“Bien qu’il n’y ait pas actuellement une pénurie de médecins au Canada, je suis conscient que la médecine attire beaucoup moins les jeunes. Il y a tellement de problèmes et de frustrations dans notre système de santé, que les jeunes finissent par se dire qu’il y a d’autres créneaux professionnels plus lucratifs -en terme de revenus- et plus paisibles que la médecine. On dénote aujourd’hui chez les jeunes moins d’intérêt, et surtout moins de passion, pour la profession médicale, qui requiert de longues années d’étude et de nombreux sacrifices personnels qu’il faudra faire durant toute une vie. Pour exercer le métier de médecin, il faut être passionné. Un jeune ne doit pas choisir la carrière médicale uniquement pour faire plaisir à ses parents. S’il n’est pas passionné par la médecine, il ne sera pas heureux quand il exercera ce métier qui exige de très nombreux sacrifices personnels et familiaux.”

In an interview, oncology surgeon Dr. Tsafrir Vanounou talks about his return to practise in Montreal and his work at the Jewish General hospital, trying to help people with cancer.