Joseph Elfassi publie son premier roman

Joseph Elfassi. Michel Paquet photo

Le journaliste Joseph Elfassi vient de publier son premier roman, Le Prix de la Chose (Éditions Stanké, Montréal).

Ce récit captivant, écrit dans une langue crue avec un style littéraire très efficace, est une réflexion perspicace sur les liens insidieux entre le sexe et l’argent.

Le personnage principal de ce roman, Louis Roy, est un jeune homme banal et désarçonné, sans aucune ambition professionnelle, qui n’a qu’une seule obsession dans sa vie morne: avoir du sexe, et toujours plus de sexe.

Louis Roy est complètement dévasté quand il apprend que les femmes viennent d’adhérer à un “syndicat” très mystérieux, F., qui s’est fixé comme mission d’améliorer la qualité de leur vie. Dorénavant, ces dernières ont décidé d’exiger une rémunération pour chaque relation sexuelle.

Entre-temps, l’organisation F. vient de mettre au point un “liquide” qui tue les violeurs…

web-elafassy-bookCe roman féministe est un vibrant plaidoyer pour les droits, toujours bafoués, des femmes.

“Je suis un féministe invétéré. Aujourd’hui, ne pas être féministe dans le monde nébuleux dans lequel nous vivons, c’est être totalement insensible aux nombreuses injustices dont les femmes sont victimes depuis des millénaires”, nous confie Joseph Elfassi en entrevue.

Le Prix de la Chose est une “fable jouissive” et une “métaphore de la sempiternelle et très légitime révolte des femmes”, souligne-t-il.

“On assiste depuis quelques années à ce que je considère être une sorte de révolution discursive. Il n’y a jamais eu autant de femmes ayant accès à des plateformes pour avoir une prise de parole, à mon avis inégalée dans l’histoire des femmes. Ces plateformes ont permis aux femmes de dévoiler des injustices abjectes qu’elles subissent quotidiennement. Nous assistons à une remise en question des rapports hommes-femmes et de la morale du faisable, du digne”, explique Joseph Elfassi.

Dans son roman, Joseph Elfassi dénonce subtilement la “domination patriarcale des femmes par des hommes machistes implacables”, “la culture du viol”, les “discriminations sournoises” dont les femmes sont toujours victimes…

“Dans mon roman, une étrange organisation, F., permet aux femmes de reprendre le plein contrôle de leur corps et de leur vie en “tarifant” leurs rapports sexuels. Les hommes sont impuissants face à ce maelström auquel ils ne s’attendaient point. Les femmes ne sont plus minoritaires, elles ont désormais la force du nombre. Elles sont résolues à s’assumer pleinement.”

Dans ce roman décapant, Joseph Elfassi a tout simplement voulu aborder, sans fioritures, une question, malheureusement toujours d’une brûlante actualité, que beaucoup d’hommes continuent à esquiver ou banaliser.

Né à Boston en 1986, Joseph Elfassi a grandi à Rouyn-Noronda, en Abitibi-Témiscamingue.

Détenteur d’un Baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il a écrit pour le magazine Vice, l’hebdomadaire culturel Voir et a travaillé à la Télévision Francophone de l’Ontario (TFO). Il travaille actuellement à l’Office National du Film du Canada (ONF).

Écrire une première œuvre de fiction littéraire a été pour lui une “expérience très stimulante et des plus salutaires”.

“L’écriture d’un roman est un exercice littéraire très différent de celui auquel nous astreint le journalisme, dit-il. J’ai écrit ce livre durant une période où je n’avais aucun contrat journalistique. J’ai laissé naviguer mon imagination sans balises, ni contraintes. Ce roman est le produit de cette liberté rédactionnelle extraordinaire.”

Le Prix de la Chose est le premier opus d’une trilogie.

Dans le troisième volet de cette trilogie romanesque, Joseph Elfassi abordera la question de la fraternité en temps de crise.

“Ce troisième roman recélera des éléments autobiographiques de mon héritage culturel juif auquel je suis très attaché.”

Joseph Efassi travaille actuellement à la conception d’une série pour le Web sur le véganisme.